Contrôle de GestionTypologie des coûtsComptabilité de gestion / financière : coûts / charges, quelles différences ?

Comptabilité de gestion / financière : coûts / charges, quelles différences ?

L’objectif de la comptabilité de gestion est le pilotage de l’entreprise. Elle repose en grande partie sur la comptabilité financière mais cette comptabilité financière subit l’influence de la législation, et notamment de la législation fiscale. Au contraire, la comptabilité de gestion, parce qu’elle a pour but le pilotage de l’entreprise, a une approche beaucoup plus économique. Ainsi, on ne reprend pas « tel quel » les charges enregistrées en comptabilité financière en comptabilité de gestion. En effet, ces charges peuvent nécessiter des retraitements afin d’être intégrées aux coûts. On distingue les retraitement ayant pour but de :

  • ne pas prendre compte certaines charges (charges non incorporables)
  • remplacer certaines charges (charges calculées)
  • créer certaines charges (éléments supplétifs)
L'objectif de la comptabilité de gestion est le pilotage de l'entreprise. Elle repose en grande partie sur la comptabilité financière. Quelles sont les différences entre ces deux types de comptabilité ?
L’objectif de la comptabilité de gestion est le pilotage de l’entreprise. Elle repose en grande partie sur la comptabilité financière. Quelles sont les différences entre ces deux types de comptabilité ?

Les charges exclues de la comptabilité de gestion ou charges non incorporables

Les charges existant en comptabilité financière dans les comptes de la classe 6 (charges) sont toutes prises en compte en comptabilité de gestion à l’exception des charges non incorporables. Celles-ci ne sont pas incorporables aux coûts si les charges :

  • n’ont pas de rapport direct avec l’activité de l’entreprise (prime d’assurance-vie par exemple)
  • ne relèvent pas de l’exploitation courante (ce qui exclut donc toutes les charges à caractère exceptionnel)
  • n’ont pas le caractère de charges (impôt sur les bénéfices, participation des salariés, etc)

Les charges calculées ou les amortissements revus et corrigés par la comptabilité de gestion

Les charges existant en comptabilité financière sont prises en compte à l’identique à l’exception des charges calculées. Celles-ci sont recalculées selon les besoins de l’analyse. On en dénombre trois types : d’usage, étalées ou abonnées.

Les charges d’usage

Les charges d’usage sont recommandées par le Plan Comptable Général (PCG). Elles correspondent aux dotations aux amortissements de la comptabilité financière. Les charges d’usage ont trois différences avec les dotations aux amortissements. Elles donnent lieu à des différences d’incorporation qui peuvent être positives ou négatives.

Base amortissable

La base amortissable prise en compte pour les charges d’usage est la valeur actuelle (et non pas la valeur d’origine). On prendra donc en compte le prix du marché plutôt que le prix d’achat de l’immobilisation dans la mesure où il convient de prendre en compte le coût réel de remplacement de l’immobilisation. En effet, une immobilisation achetée « au prix fort » coûtera ainsi moins cher lors de son remplacement et inversement. Il convient d’en tenir compte pour avoir une approche la plus proche de la réalité possible.

Durée d’amortissement

La durée d’amortissement prise en compte est la durée probable d’utilisation de l’immobilisation. Celle-ci peut être différente de la durée d’amortissement comptable. Ainsi, les véhicules s’amortissent sur 4 ou 5 ans, mais en comptabilité de gestion, on peut considérer une durée plus ou moins longue.

Incorporation systématique aux coûts

Les charges d’usage sont systématiquement incorporées aux coûts par la comptabilité de gestion, c’est-à-dire même si l’immobilisation est complètement amortie. Ce point est à mettre en relation avec le point précédent (les durées d’amortissement pouvant être différentes en comptabilité de gestion et en comptabilité financière). En effet, on prend en compte les charges d’usage pendant toute la durée d’utilisation de l’immobilisation, donc même si cette dernière est totalement amortie en comptabilité financière.

Les charges étalées

En comptabilité de gestion, on ne prend en compte que les provisions pour risques et charges. Les dépréciations des éléments d’actifs (immobilisations, stocks, en-cours) et les dotations pour provisions réglementées ne sont pas prises en compte.

Les provisions pour risques et charges peuvent tout à fait s’incorporer aux coûts, mais leurs montants peuvent varier considérablement d’un exercice à un autre. Afin de neutraliser ces variations trop importantes, la comptabilité de gestion utilisera les charges étalées pour améliorer l’évaluation des coûts calculés par la suite.

Les charges abonnées

Les charges abonnées correspondent à des charges prises en compte par la comptabilité financière mais selon une périodicité différente de leur périodicité d’apparition. Cela concerne par exemple les consommations d’eau, d’électricité…, payables par exemple tous les deux mois ou tous les ans.

Les charges supplétives

Les charges supplétives correspondent aux charges prises en compte en comptabilité de gestion mais pas en comptabilité financière. Leur but est de permettre la comparaison de toute forme et de toute taille d’entreprises, peu importe leur mode de financement.

Selon le PCG, les charges supplétives sont :

  • la rémunération des capitaux propres, correspondant aux coûts des capitaux employés pour l’exploitation, qu’il s’agisse de fonds propres ou de ressources empruntées
    • On intègre aux coûts la rémunération du capital social
  • la rémunération du travail de l’exploitant
    • Dans certaines entreprises, les dirigeants ont le statut de salariés, donnant lieu à des charges comptables (salaire brut + charges sociales)
    • Dans d’autres leur rémunération se constitue d’une partie des résultats de l’entreprise (dividendes)
    • On intègre aux coûts la rémunération qu’aurait perçu un dirigeant salarié à qualification et expérience identique