L’Asie connaît une très forte croissance depuis le milieu du XXème siècle, croissance largement supérieure à celle des autres pays à d’autres périodes. Les pays asiatiques recueillent actuellement les fruits semés par les politiques des années 1980 à 1990.
Les années 1970 : Le décollage
La Corée du Sud est le pays asiatique ayant le procédé de développement le plus abouti (hors Japon). Il y a d’ailleurs une démocratie installée avec le principe du multipartisme (contrairement à la Chine où le parti communiste chinois est l’unique parti).
Les Sud-Coréens réagissent en 1973. Ainsi, à partir de 1973, l’industrie lourde se développe. Le niveau d’investissement devient très supérieur à la moyenne. Les investissements vont équiper les entreprises coréennes qui créent des biens essentiellement voués à l’exportation : c’est la stratégie de promotion des exportations. Cette stratégie permet à la Corée du Sud d’augmenter son stock de devises et d’améliorer sa balance commerciale qui devient largement excédentaire. Ces investissements sont venus principalement de l’intervention étatique.
Dans les années 1970, la main d’œuvre sud-coréenne est abondante et bon marché, notamment grâce à des salaires peu élevés. Cela permet une augmentation de la productivité coréenne, d’où un prix des biens exportés faibles, lui-même garant d’une excellente compétitivité. Ainsi, les exportations augmentent et les investissements étrangers en Corée du Sud se font de plus en plus nombreux.
Depuis les années 1980 : La confirmation du modèle sud-coréen
Dans les années 1980, la population demande des revendications salariales : elle demande une augmentation des salaires et des avantages sociaux. Ces revendications sont acceptées puisque, même si les salaires augmentent, la Corée reste toujours très compétitive (les salaires étaient vraiment très faibles) par rapport à l’Occident. De plus, l’augmentation des salaires a permis une amélioration du pouvoir d’achat, d’où une hausse du niveau de vie de la population qui recentre l’économie sur le marché intérieur pour se détacher des exportations.
Les crises du milieu des années 1980 et des années 1990 ne remettent pas en cause la puissance sud-coréenne. La Corée du Sud fabrique alors de l’électronique (Samsung, etc). De nos jours, elle est également présente dans l’automobile (Subaru, Hyundai, etc).
Grâce à cette stratégie, les Sud-Coréens diversifient leurs débouchés : ils peuvent vendre à l’internationale et sur le marché national, ce qui leur permet d’amortir les fluctuations de la demande en Occident. De plus, la croissance est autoentretenue : comme les salaires augmentent, le pouvoir d’achat augmente. Le niveau de vie augmente alors, ce qui permet un accroissement de l’épargne et donc de l’investissement. Le modèle coréen de stratégie des exportations a permis d’améliorer la demande interne et l’investissement interne. De plus, l’État a beaucoup investi dans l’éducation, d’où une main d’œuvre bon marché et qualifiée.
On peut considérer le modèle sud-coréen comme un modèle de référence. Ce modèle connait une crise en 1997, mais elle ne fut pas spécifique à la Corée du Sud. En 1997, le bak (monnaie thaïlandaise) fait l’objet de spéculations. S’ensuit alors des réactions en chaîne dans les pays voisins (Corée du Sud, Indonésie, etc). On estime néanmoins que la Corée du Sud fut le pays le moins touché par cette crise asiatique de courte durée (milieu de 1998-1999). Actuellement, la Corée du Sud connaît un taux de croissance honorable de 3 à 4%.