La Grande Dépression des années 1930 et ses conséquences
Aux Etats-Unis, le monde agricole souffrait d’une chute des prix agricoles de 15 à 20% due à la surproduction depuis 1925 ce qui a provoqué un très fort endettement des agriculteurs. Avec la crise, le prix des produits agricoles a diminué de 55% et de très nombreux agriculteurs ont dû être expropriés. Dans le monde industriel, la raréfaction des crédits a pour conséquence un arrêt brutal des investissements et des licenciements en masse (il n’existait pas de droit du travail : les embauches se faisaient au jour le jour, de même pour les licenciements). Le taux de chômage atteint 25% de la population active, les chutes de salaires sont considérables et les prix chutent. Les conditions de vie sont extrêmement difficiles, d’où l’organisation de soupes populaires pour la première fois de l’Histoire. Les bidonvilles ou hoovervilles croissent dans lesquels les individus créent des logements de fortune pour pouvoir se loger. Les prix diminuent (déflation), mais la baisse des prix ne rattrape pas la baisse du pouvoir d’achat. La crise se propage dans les autres pays selon le même schéma.

Le phénomène s’amplifie en Allemagne où le taux de chômage atteint 45% de la population active (soit plus de 2 millions de chômeurs) à cause de la dépendance vis-à-vis des États-Unis. La crise favorise le développement du nazisme en Allemagne : les conditions économiques difficiles renforcent la cohésion sociale et la victimisation allemande, déjà importante après la défaite de 1918. Adolf Hitler propage la soupe populaire avec l’argent de l’État et fait une sorte de plan de relance basé sur les industries lourdes et l’armement.
En Angleterre, le taux de chômage atteint 22%, l’État est au bord de la banqueroute, mais les Anglais prennent des décisions judicieuses et rapides en dévaluant aussitôt la livre sterling, ce qui permet de faciliter la reprise des exportations anglaises. La reprise anglaise a donc été rapide.
La France constitue un cas particulier dans la mesure où elle est moins liée aux États-Unis que les autres pays. Officiellement en France, il y avait 10 000 chômeurs. Les Français ont pu bénéficier des capitaux anciennement basés en Allemagne, ce qui a permis de soutenir l’activité française et de faire monter le franc français. D’autre part, les économies n’étaient pas aussi connectées qu’aujourd’hui. La France a donc pu bénéficier de ses mesures protectionnistes. Toutefois, si la situation de la France reste meilleure qu’ailleurs, elle n’est pas pour autant excellente.
Dans tous les pays, la situation est grave, d’où des politiques économiques nouvelles et différentes selon les pays.
