La vague libérale des années 1980 touche d’abord les pays occidentaux mais n’épargne pas l’Europe de l’Est et l’URSS. Cette libéralisation de l’URSS et de ses satellites remet en cause le modèle soviétique dans son ensemble et précipite la fin du bloc soviétique.
Le contexte de l’arrivée au pouvoir de Gorbatchev
La remise en cause du modèle soviétique en URSS connait un processus différent de celui des démocraties populaires.
À la fin des années 1970 et au début des années 1980, l’URSS est en récession. Elle connait également des changements structurels très importants, menant à son effondrement. La productivité des usines diminue par rapport à l’après-guerre.
De plus, le tournant libéral entrepris à l’Ouest déstabilise les systèmes soviétiques communistes. Le tournant libéral s’explique par de grands dysfonctionnements des États occidentaux. En effet, les États libéraux occidentaux avaient aussi leurs « plans » avec une économie centralisée, mais pas à la soviétique, et ce même au XXIème siècle. Par exemple, en France :
- En 1945, l’objectif du plan français était la reconstruction
- En 1997 – 2002, l’objectif est cette fois de favoriser la construction européenne).
En 1985, Mickaël Gorbatchev arrive au pouvoir dans un contexte morose. Il lance deux réformes de grande importance :
- la Perestroïka (réforme économique) : Cette politique s’attaque notamment à l’alcoolisme et aux économies parallèles (travail au noir et économies souterraines).
- la Glasnost (réforme politique de transparence)
Le problème est que ces économies souterraines servaient de mécanismes régulateurs… En les supprimant, Gorbatchev met en péril l’économie soviétique. La remise en cause du modèle soviétique en URSS est en marche.
Des années marquées par des réformes profondes…
La centrale nucléaire de Tchernobyl connait un incident grave en 1986. Dans le même temps, les Soviétiques font face à un cuisant échec en Afghanistan. L’URSS doit aussi tenir devant le contre-choc pétrolier. La situation déjà difficile rend les pénuries de plus en plus fréquentes jusqu’à devenir presque permanentes : la Pérestroïka est un échec.
Gorbatchev annonce en 1987 une transition vers une économie mixte : une économie planifiée centralisée, mais qui accepte le marché, restreignant le rôle de l’État. Celui-ci s’occupe de la Défense, du programme social et des infrastructures territoriales.
L’État commence à vendre des entreprises publiques. Le commerce extérieur, de quasi inexistant, commence à balbutier. Les entreprises sont placées devant leur propre responsabilité. Elles gèrent de manière autonome leur comptabilité, peuvent faire faillite et n’ont pas de compte à rendre à l’État.
Les notions de responsabilité, d’innovation et de libéralisme apparaissent en URSS, une première. En même temps, les capitaux étrangers commencent à faire une timide apparition en URSS. Les Joint Venture ou coentreprises (filiales communes) commencent à éclore. Des capitaux arrivent en 1988. Cette même année voit le retour tant attendu de la croissance grâce aux réformes entreprises.
En Occident, les pays renouent de même avec la croissance dans la seconde moitié de la décennie 1980. L’URSS bénéficie de cette croissance comme un second souffle. La remise en cause du modèle soviétique semble être une réussite à première vue.
…mais qui se révèlent être des échecs qui précipitent la chute de l’U.R.S.S
Les entreprises éprouvent malgré tout des difficultés à s’équiper. La transition de l’économie planifiée à l’économie de marché est difficile et est marquée par un retour des inégalités. L’administration, trop bureaucrate, ne « joue pas le jeu » du libéralisme. En effet, elle reste trop lourde et trop rigide. Les prises de décision sont lentes et difficiles.
Certains chefs d’entreprise ne jouent pas le jeu aussi, étant trop bureaucrates. Ils préfèrent l’ancien système de régulation, tout comme une certaine partie de la population. En 1989, une pause est décidée pour l’économie socialiste. On ne décide de s’attaquer qu’aux aspects financiers et monétaires. On propose un assainissement économique et monétaire pour réduire l’inflation et le déficit budgétaire. On cherche à lutter contre l’endettement extérieur.
En 1990, la croissance est négative : le PIB se contracte de 3,6% . On propose une libéralisation. Boris Eltsine crée une commission, dirigée par Stanislav Chataline, pour basculer totalement dans une économie de marché. Celui-ci préconise un plan de 500 jours).
En août 1991, des militaires intentent un putsch pour revenir à l’ancien système communiste. Cela déstabilise totalement le pouvoir fédéral russe : d’économique, la remise en cause du modèle soviétique en URSS devient politique.
Le putsch avorte, suite à une réaction de la population et le Parlement. Boris Eltsine se pose en défenseur du pouvoir fédéral. Le 8 décembre 1991 est créée la CEI (Communauté des États Indépendants comprenant ce qu’il convient d’appeler désormais l’ex-URSS :
- Arménie
- Azerbaïdjan
- Biélorussie
- Kazakhstan
- Kyrgyzstan
- Russie
- Tajikistan
- Turkménistan
- Ukraine
- Ouzbékistan