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EconomieL'inflation et la déflationLes politiques de lutte contre l’inflation

Les politiques de lutte contre l’inflation

Quelles sont les différentes politiques permettant de lutter contre l’inflation ? Quels sont les leviers utilisables par les gouvernements ?

Les politiques de lutte contre l’inflation visant à réguler la demande

La politique budgétaire

Le premier instrument de la lutte contre l’inflation est la politique budgétaire : l’Etat cherche à réduire et à limiter la demande tout en luttant contre l’insuffisance de l’offre. La demande peut être trop excessive à cause des banques qui prêtent trop, de l’État qui dépense trop, ou bien encore de la masse monétaire, trop importante. La politique budgétaire applicable consiste à maitriser les dépenses publiques, mais aussi celles des différents agents économiques. Pour ce faire, l’Etat peut geler les dépenses publiques ou les diminuer en diminuant les prestations sociales, en réduisant le nombre de ministères ou les budgets des ministères, le nombre de fonctionnaires, en fusionnant les services publics…

L’État peut augmenter la fiscalité, mais le pouvoir d’achat des ménages diminuera, provoquant une diminution de la consommation, mais une hausse des recettes fiscales. Toutefois, il est important de rappeler ici que le premier impôt en termes de recettes est la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée), assise sur la consommation… Ainsi, si la consommation diminue, les recettes fiscales issues de la TVA reculeront.

La politique monétaire

La politique monétaire vise à agir directement sur la masse monétaire dont le but est de la réduire et d’agir sur la création monétaire. Pour ce faire, on dispose de 3 outils : le taux d’intérêt (pratiqué par les autorités monétaires), les réserves obligatoires et l’encadrement du crédit.

  • Pour ce qui est du taux d’intérêt, les autorités monétaires peuvent l’augmenter pour réduire la masse monétaire disponible et donc l’inflation (théorie quantitative de la monnaie) : le coût du crédit sera renchéri, la demande de crédit diminuera, la masse monétaire diminuera et le taux d’inflation diminuera.
  • Le taux de réserves obligatoires peut augmenter : on peut l’augmenter en cas d’inflation. Les réserves obligatoires sont une partie des crédits accordés par les banques commerciales placée à la banque centrale. C’est une pénalité (il n’y a pas de rémunération).
  • La banque centrale peut imposer des quotas de volumes de crédit mensuels aux banques commerciales dans le but essentiel de canaliser les crédits distribués aux particuliers et aux entreprises. Si jamais le plafond est dépassé, les banques doivent payer une pénalité, bloquée avec les réserves obligatoires.

Les politiques de lutte contre l’inflation visant les revenus

Évolution du taux d'inflation en France de 1959 à 2012
Évolution du taux d’inflation en France de 1959 à 2012

L’Etat peut lutter contre l’inflation en gelant les salaires et les prestations sociales (il ne s’agit pas de les supprimer, mais juste de ne pas les réévaluer à la hausse). Le S.M.I.C peut être ainsi être gelé au lieu d’être réévaluer en fonction de l’inflation. Au début des années 1980, lors du tournant de la rigueur, le Président socialiste François Mitterrand a désindexé les salaires des prix et, de 1983 à 1986, lui et son Premier Ministre Pierre Mauroy, puis Laurent Fabius (à compter de 1984), ont mené une politique de contrôle des prix et des salaires afin de maîtriser l’inflation qui était devenue insupportable. Leur politique a fonctionné économiquement (le taux d’inflation a été divisé par 3), mais, loin de faire l’unanimité dans les rangs socialistes, a perturbé les socialistes, provoquant une cohabitation à la suite de la défaite aux élections législatives de 1986.

Les politiques de lutte contre l’inflation visant les prix et la concurrence

L’Etat peut pratiquer une politique de lutte contre l’inflation très interventionniste en fixant les prix des biens vendus par les commerçants (c’est le cas par exemple pour le pain, bien sensible) et condamner ceux qui ne respectent pas ces prix. Par ailleurs, le Conseil de la Concurrence et la D.G.C.C.R.F (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) a la responsabilité de veiller sur l’existence d’une concurrence (lutter contre les oligopoles, les monopoles, les ententes, les abus de position dominante entre autres).