Avant 1980 : Un système dominé par les banques – L’intermédiation bancaire
Avant les années 1980, les ménages étaient le plus souvent en situation d’excédent de trésorerie, ce qui se traduisait par une capacité de financement. Ils déposaient leur argent à la banque qui pouvait s’en servir pour prêter de l’argent par la suite. En effet, contrairement aux ménages, les entreprises ont des besoins de trésorerie importants. Pour combler leur besoin de financement, elles faisaient appel aux banques : les taux d’intérêt étaient avantageux, ce grâce à l’inflation qui permettait de compenser ces taux d’intérêts. C’est un système d’intermédiation bancaire.
Les acteurs de l’économie avaient besoin d’argent pour reconstruire et investir dans le contexte de reconstruction de l’économie et des bâtiments d’après-guerre. Toutefois, pendant la crise de 1970-1980, une forte inflation et l’effondrement du S.M.I (dont le point culminant fut le 15 août 1971), accompagnés d’une augmentation des taux d’intérêt (pour lutter contre l’inflation), restreignirent l’accès au crédit.
Les années 1980 : La désintermédiation bancaire et l’explosion de la finance directe
Deux marchés furent alors créé au sein des marchés des capitaux : le marché monétaire et le marché interbancaire. C’est alors l’explosion de la finance directe (sans l’intermédiaire bancaire) grâce à la politique des 3D : Désintermédiation, Dérèglementation et Décloisonnement. Les États ont modernisé l’accès aux marchés en faisant des réformes afin de les rendre plus accessibles à tous. Les besoins en capitaux des entreprises et des ménages étaient encore très importants en partie à cause de la mondialisation.
Un nouveau système de financement de l’économie apparait : auparavant, la cotation se faisait sur papier, mais à partir de 1980, les cotations se font sur ordinateur ce qui améliore la réactivité des marchés et donne un coup de boost à la finance de marché.
C’est le passage d’une économie d’endettement à une économie de marché financier, d’un financement direct à un financement indirect.
La réforme de 1984 : Vers une réintermédiation bancaire ?
La première grande réforme bancaire de 1984 ouvre toutes les banques françaises à tout type de public selon le principe d’universalité du dépôt. Dorénavant, tout Français peut aller à la banque de son choix, qu’il soit agriculteur, cadre, etc. En 1986, la corbeille est supprimée et la cotation se fait virtuellement. On commence à créer des titres financiers à court terme comme par exemple les certificats de dépôts pour les banques et les bons de trésorerie pour les entreprises. Le premier marché créé en France s’appelle le M.A.T.I.F (Marché À Terme International de France). Le M.O.N.E.P (Marché d’Options Négociables de Paris) est aussi créé à cette époque. Une option est l’achat futur au prix du contrat. Dans ce cas, il y a une plus-value. Les credits default swap (C.D.S) sont des protections en cas d’effondrement. Les futures sont des emprunts pour prêter à plus long terme (spéculation sur l’évolution du prix d’intérêt). Le gendarme de ces marchés est la C.O.B (Commission des Opérations Boursières). Les banques diversifient leur rôle (elles font plus qu’accorder du crédit), elles empruntent et prêtent. La banque devient financière et commence à gérer l’épargne des particuliers et des entreprises. C’est en quelque sorte une « réintermédiation » bancaire.