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Prospérité, crise et mondialisationLes Trente GlorieusesLes mécanismes des "Trente Glorieuses" (1945-1975)

Les mécanismes des « Trente Glorieuses » (1945-1975)

Quelle est la forme, le processus et les conséquences de la croissance ?

Qu’est-ce que la croissance ?

La croissance est la croissance de la richesse, mesurée par le P.I.B. Le P.I.B est la somme des valeurs ajoutée (Chiffre d’Affaires – Consommation Intermédiaires).

La production se fait en fonction des facteurs de production. Ainsi, si l’on augmente ces facteurs, la croissance peut augmenter. Le capital peut se présenter sous la forme de machine, d’outil, d’équipements ou de capital financier (trésorerie).

Le facteur travail

Pendant les Trente Glorieuses, le facteur Travail est en augmentation. Cette augmentation dépend de l’augmentation de la population active (démographie, âge moyen de la population, âge de rentrée en activité, mouvements migratoires, etc). Pendant les Trente Glorieuses, la population active n’a pas beaucoup augmenté. Le baby-boom n’arrive que dans la seconde moitié des années 1960. Les femmes arrivent sur le marché du travail : la population active se féminise aussi dans la seconde moitié des années 1960 (mais cela n’explique pas le chômage apparu dans cette période). Les personnes issues des colonies reviennent (Pieds Noirs : 900 000 rapatriés en 1962). Cependant, la population active n’explose pas.

Taux-de-croissance-de-1945-a-1979-en-pourcentage
Taux de croissance annuels de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, du Japon et des Etats-Unis, de 1945 à 1970.

Le facteur capital

La quantité de capital s’est accrue, tout comme les investissements (contexte de reconstruction). Cela contribue à jeter les bases de l’économie dans le bâtiment, les travaux publics, les réseaux (électriques, téléphoniques, etc)… La hausse de l’investissement a permis la hausse. En moyenne, la croissance est d’environ 5,2%. On considère que le capital a contribué à hauteur de 1,55% et que le travail à hauteur de 0,55% (Carré, Dubois, Malinvaud : économistes français des années 1960). Cela n’explique donc que 2,1 points de la croissance : il reste donc 3,1 points inexpliqués. Cela est expliqué par le facteur résiduel. Aux États-Unis, Denison parle aussi d’un facteur résiduel. La croissance est extensive lorsqu’elle est fondée sur les quantités de facteurs de production.

Le facteur résiduel

Selon les économistes, l’augmentation de la qualité de la main d’œuvre repose sur l’éducation (surtout en France), la formation et l’expérience. Cela a permis l’amélioration du capital humain qui, ajouté à l’augmentation de la population active, a contribué à l’apparition de gains de productivité. L’augmentation de la qualité du capital repose sur l’innovation et le progrès technique. La croissance est intensive lorsqu’elle repose sur la qualité des facteurs de production. Pendant les Trente Glorieuses, la croissance était plus intensive qu’extensive. La croissance a également eu lieu grâce à la demande de masse, à la publicité et au crédit. L’État a investi dans l’économie et cet investissement a réduit les charges des entreprises et des ménages (effet d’éviction). L’État est un État-providence, d’où une hausse du pouvoir d’achat des ménages. De plus, on a à l’époque une relative stabilité sociale nationale (pas de guerre ni de grève) et internationale (sauf au Moyen-Orient), ce qui permet une meilleure croissance économique. Les revenus augmentent et sont mieux répartis (hausse du pouvoir d’achat), ce qui alimente la consommation de masse. Enfin, la production de masse permet la diminution des prix. Combinée à l’augmentation du revenu, le pouvoir d’achat explose. Les facteurs de la croissance sont donc le Travail, le Capital et le Facteur Résiduel. Aux trente années de croissance glorieuses succèdent les Trente Piteuses.