back to top
Prospérité, crise et mondialisationLes Trente GlorieusesLes Trente Glorieuses - Un monde en reconstruction

Les Trente Glorieuses – Un monde en reconstruction

Une reconstruction inédite

Les pays doivent faire face à une reconstruction inédite dans l’Histoire. Les grandes puissances sont en ruine, mis à part les États-Unis qui aident les autres pays. Les Français ont perdu 600 000 personnes, les Japonais 3 millions (100 000 morts à Hiroshima, 80 000 à Nagasaki), les Allemands 6 millions (135 000 morts à Dresde). Ces villes détruites ont des conséquences sur les populations qui trouvent des infrastructures détruites (1 habitation sur 6 touchée en France, 35 000 km de voies ferrées détruites, soit presque la moitié, aucun port restant, 10 000 ponts détruits, 60% du parc machine détruit ou transféré en Allemagne). Il faut donc des efforts colossaux pour reconstruire. La production de 1947 n’atteint que le quart de celle de l’avant-guerre. Les denrées alimentaires sont importées à 75% en Allemagne, d’où des problèmes de malnutrition, un taux de mortalité en augmentation. La Grande-Bretagne est touchée, surtout à Londres, mais surtout par une vague de froid glacial qui gèle toutes les infrastructures (ports, etc).

L’aide américaine : le plan Marshall

Affiche de propagande pour le plan Marshall
Affiche de propagande pour le plan Marshall

Le commerce mondial se remet en ordre après des années de guerre. Les États-Unis mettent en œuvre toute leur puissance via des plans et des aides de grande envergure. Avant le plan Marshall a eu lieu un prêt de 380 millions en 1945 aux Anglais qui devait tenir 5 ans, mais qui a été totalement absorbé en 2 ans. Un plan de grande envergure devient urgent, notamment pour lutter contre le communisme. L’expansion du communisme vers l’Europe de l’Ouest, la Grèce et la Turquie (points de passage du pétrole) devient inquiétante. De grands mouvements sociaux ont lieu en 1947, excitant la peur du communisme qui grandit. Le plan Marshall a donc une utilité économique et politique.

En juin 1947, les Etats-Unis proposent le plan Marshall pour aider à financer la reconstruction dans les pays touchés par la Seconde Guerre Mondiale. En juillet 1947, les pays se décident sur une aide de 13,2 milliards de dollars pour une période allant de 1948 à 1952. Les Anglais touchent le plus avec 3,2 milliards, puis les Français avec 2,7 milliards, les Italiens 1,5 et les Allemands (de l’Ouest) 1,4 milliards. Les 4,4 milliards restants ont été répartis entre 12 autres pays dont le Japon, les pays du Benelux, etc. Le plan Marshall est utilisé pour acheter des biens aux États-Unis (car les infrastructures de production sont touchées). Les matières premières sont achetées en Afrique et en Amérique du Sud, mais les biens manufacturés sont achetés aux États-Unis. Le plan Marshall permet de rembourser les dettes et d’accroître l’investissement public. On récupère les niveaux de production d’avant-guerre en 3 ou 4 ans (contre 8 ans pour la première), ce qui est phénoménal. En 1952, les niveaux obtenus dépassent de 40% les espérances du plan Marshall.

Sur le plan financier et monétaire, le niveau des finances extérieures des pays européens est restauré dans les années 1950. Le dollar devient une monnaie rare et de référence. Les banques centrales accumulent des dollars et les conservent en réserve. Les comptes extérieurs de tous les pays sont rééquilibrés.

Breton Woods – Un nouveau système monétaire international (SMI)

A Bretton Woods (juillet 1944) est instauré le nouveau S.M.I. C’est une règlementation des échanges internationaux faisant intervenir une monnaie nationale et monnaie étrangère. La monnaie de référence est officiellement l’or. Le cours de l’or est fixé par rapport aux autres monnaies, mais le stock d’or est situé aux trois quarts aux États-Unis, ce qui suppose d’acheter l’or en dollars. Les pays sont donc obligés de passer par les États-Unis, c’est-à-dire par le dollar, pour acheter de l’or. On estimait qu’une once d’or valait 35$. Le pivot du système est le dollar. C’est la monnaie la plus demandée à l’époque. Pour la première fois apparaît une eurodevise (monnaie utilisée en dehors du pays d’origine) : le dollar. Le Franc est une eurodevise car utilisé en Afrique. Bretton Woods instaure un nouveau S.M.I où le dollar devient une monnaie-étalon. Le système de change est fixe : lorsque les monnaies s’apprécient ou se déprécient, chaque banque centrale intervient sur le marché pour sauver la valeur de la monnaie. 1$ = 5 Francs Français. Si le dollar monte et que le Franc chute, la banque centrale intervient en achetant de la monnaie qui se déprécie (en l’occurrence du franc) et en vendant de la monnaie qui s’apprécie (en l’occurrence des dollars). La banque centrale agit donc en sens inverse. C’est un système à parité fixe car les banques centrales interviennent (dans un régime de change flexible, les banques centrales n’interviennent pas). Les monnaies ont une marge de fluctuation de +/- 1%.

Les nouvelles structures de régulation de l’économie au niveau international

Dans le cadre des accords de Bretton Woods de juillet 1944, on crée le F.M.I (Fonds Monétaire International). Tous les pays signataires de Bretton Woods doivent cotiser au F.M.I qui prête de l’argent aux États en difficulté financière moyennant des réductions drastiques sur ses dépenses publiques. Les pays aidés par le F.M.I sont surtout des pays en développement, mais il y a aussi la Grèce, l’Espagne, la Turquie, le Brésil, etc.

Le G.A.T.T (General Agreements on Tariff and Trade de 1947) vise à diminuer les tarifs douaniers pour « casser » les protections d’entre deux guerres afin de relancer les échanges. Dans le cadre du G.A.T.T (23 pays signataires), les États s’engagent à favoriser les échanges internationaux en diminuant. Aujourd’hui, l’O.M.C (1995) comprend 153 membres.