Prospérité, crise et mondialisationLes Trente GlorieusesLes Trente Glorieuses - Une nouvelle approche de l'espace économique

Les Trente Glorieuses – Une nouvelle approche de l’espace économique

Le premier accord régional est institué à la conférence de Paris en avril 1948 qui est institue l’Organisation Européenne de Coopération Économique (O.E.C.E). Cette O.E.C.E doit répartir les crédits accordés par le plan Marshall, contribuer à la libéralisation des échanges entre les pays ayant accepté le plan Marshall et assurer la coordination économique entre les pays membres. Cette O.E.C.E pose de nombreux problèmes entre les Européens et les Américains car les Européens estiment qu’ils sont trop dépendants des Américains. Les Américains réclament que les pays signataires de l’O.E.C.E soient intégrés dans l’O.T.A.N (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) en 1949, organisation militaire sous la coupe américaine mettant en commun les armées occidentales. En 1957, par le Traité de Rome, l’O.E.C.E disparaît au profit de la Communauté Économique Européenne qui vise à une Europe indépendante (France, Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas, Belgique, Italie) et libéralisée. Cependant, l’O.E.C.E ne disparaît pas totalement : en 1961, elle devient l’O.C.D.E (Organisation de Coopération et de Développement Économique). Cette O.C.D.E comprend majoritairement des pays riches.

L’U.R.S.S a participé à la première conférence sur le plan Marshall, mais elle est très vite en désaccord car elle considère qu’il ne faudrait pas associer les pays vaincus (Allemagne et Japon). D’autre part, les Soviétiques demandaient à ce que l’on demande leur avis aux peuples concernant la distribution de l’aide. Les Soviétiques, contrariés, se retirent très vite, ce qui est mal vécu dans les pays de l’Est. La Tchécoslovaquie désirait l’aide américaine, mais les Soviétiques ne l’ont pas permis.

En octobre 1947, le Kominform soviétique répond au Plan Marshall américain. Il vise à organiser les échanges et la coordination des activités des partis communistes. Le but de l’organisation est de contrôler l’évolution idéologique et politique des partis communistes partout dans le monde pour éviter les divergences entre communistes de pays différents. Les pays participants sont la France, l’Italie, et les démocraties populaires. Au niveau du commerce, le Comecon (C.A.E.M : Conseil d’Assistance Économique Mutuel) est créé en 1949. Cette réplique de l’O.E.C.E vise à uniformiser les plans politiques et économiques en unifiant les plans et en centralisant. Ce système vise à une répartition des tâches. Grâce au Comecon, l’industrie lourde et les infrastructures se développent, ainsi que la production de matières premières. Chaque pays évolue parallèlement pour répondre aux objectifs fixés par la planification. Au début, ce système connaît une grande efficacité, surtout dans l’industrie lourde, mais des disparités apparaissent par la suite entre les États. La Tchécoslovaquie connaît une très grande expansion, mais la R.D.A, la Hongrie et la Pologne connaissent une croissance plus modérée.

Vers le milieu des années 1960, la croissance se ralentie. Des réformes sont proposées : création d’unions industrielles (grands groupes pour un effet de taille et économies d’échelle) et introduction du concept de maximisation du profit dans les entreprises. On accepte que les entreprises aient accès au commerce extérieur. Les réformes profitent à la R.D.A qui bénéficie d’un dynamisme sans précédent, mais les autres pays connaissent des résultats plus mitigés. Les Américains souhaitent orienter leur politique vers l’Europe. Le plan Marshall est unique (il n’existe pas en Asie, sauf le Japon, ou en Amérique Latine). Suite à ce plan, les puissances ont entretenu la guerre froide.