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Droit des sociétésDroit commun des sociétésLe dépôt du capital social lors de la création d'entreprise

Le dépôt du capital social lors de la création d’entreprise

Le dépôt du capital social constitue une étape déterminante dans la création d’une société. En effet, on décrit souvent cette opération comme une formalité administrative. Elle revêt en réalité une importance majeure tant sur le plan juridique que comptable. En effet, le capital social représente les fonds apportés par les associés ou actionnaires pour financer les activités de l’entreprise. Il sert également de garantie pour les créanciers : on l’appelle le « gage des créanciers ». D’autre part, il reflète la santé financière de la société.

Plusieurs aspects méritent une attention particulière lors de ce processus. Premièrement, le montant du capital social doit être conforme aux exigences légales spécifiques au type de structure. Deuxièmement, la nature des apports (numéraire, nature ou industrie) influencera directement les modalités de leur comptabilisation.

Les implications juridiques sont tout aussi significatives. Le capital social détermine la responsabilité des associés. De plus, il conditionne la crédibilité de l’entreprise auprès des partenaires financiers. Une documentation précise et une traçabilité rigoureuse des apports sont essentielles pour garantir la transparence et la conformité réglementaire.

Néanmoins, les opérations comptables liées au dépôt du capital social peuvent s’avérer complexes, particulièrement pour les primo entrepreneurs. Cet article vise à clarifier les étapes clés et les implications comptables de cette démarche.

Les étapes préliminaires au dépôt du capital social

Comment déposer le capital de sa société ? Voilà une question que se posent de nombreux créateurs d’entreprise. Mais avant de procéder au dépôt du capital social, il convient de suivre quelques étapes préliminaires :

  • Déterminer le montant du capital social : ce montant doit figurer dans les statuts de la société. Ce montant peut varier en fonction de la forme juridique de l’entreprise (SARL, SAS, SA, etc.) et des besoins financiers prévisionnels. Par exemple, on peut constituer une SAS ou une SARL avec un capital social minimal de 1 euro symbolique. A contrario, une SA nécessite un minimum de 37 000 euros.
  • Libérer les fonds : les associés ou actionnaires doivent libérer les fonds correspondant à leur part du capital. La libération du capital peut être partielle ou totale, selon les dispositions légales et les statuts de la société. Les fonds libérés doivent être déposés sur un compte bancaire dédié ouvert au nom de la société en formation. Cette étape est cruciale car elle permet de justifier l’existence des fonds et de sécuriser les apports.

Nota : les fonds peuvent être déposés dans une banque ou chez un notaire. Depuis le 1er juin 2021, il n’est plus possible de déposer des fonds à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC).

Les opérations comptables liées au dépôt du capital social

Le dépôt du capital social entraîne plusieurs opérations comptables. Tout d’abord, il convient de comptabiliser les apports dans les comptes de la société. Les apports en numéraire (argent) s’enregistrent au crédit du compte « Capital social » et au débit du compte « Banque ». Le cas échéant, il est possible de réaliser des apports en nature. Dans ce cas, il convient de débiter les comptes d’actifs adéquats.

Par exemple, si un associé apporte 10 000 euros en numéraire, l’écriture comptable sera la suivante :

  • Débit : Compte « Banque » (512) pour 10 000 euros
  • Crédit : Compte « Capital social » (101) pour 10 000 euros

Une fois les fonds déposés, la banque ou le notaire délivre une attestation de dépôt de capital. Ce document atteste du bon dépôt des fonds. Le capital, quant à lui, reste bloqué sur le compte jusqu’à l’immatriculation de la société. L’attestation de dépôt de capital est l’un des documents à joindre au dossier de création de société et à transmettre au greffe du tribunal de commerce.

Implications juridiques du capital social

Le dépôt du capital social a des implications juridiques et fiscales importantes. Ainsi, il peut, selon la forme sociale, protéger les associés ou actionnaires en limitant leur responsabilité au montant de leurs apports. Par ailleurs, le capital social sert de garantie pour les créanciers, qui peuvent s’y référer en cas de difficultés financières de l’entreprise.

Enfin, il convient de noter que le non-respect des formalités liées au dépôt du capital social peut entraîner des sanctions, notamment des amendes ou la nullité de la société. Il est donc crucial de s’entourer de professionnels compétents tels qu’un expert-comptable ou un avocat pour garantir la conformité des opérations.

Jean-Eudes SANSON
Jean-Eudes SANSONhttps://www.droit-compta-gestion.fr/
Fondateur de Droit-Compta-Gestion.fr (alias DCG.media) et d'Entreprendre-Maintenant.fr, je suis titulaire du DSCG (Diplôme Supérieur de Comptabilité & de Gestion) et d'une certification de Développeur en Intelligence Artificielle (IA). Parallèlement à mon engagement professionnel, j'ai fondé DCG.media pendant mes études. Ce site internet est né de ma conviction que la meilleure manière d'apprendre est d'enseigner, ainsi que de ma passion pour le numérique et l'éducation. Je suis aussi formateur et interviens en tant qu'expert indépendant dans différents organismes où je peux fusionner mon expertise acquise au sein des entreprises que j'ai pu fréquenter avec mes compétences en analyse de données et en gestion d'entreprise.