L’affaiblissement de la cohésion sociale dans les années 1930
Au niveau national, aux États-Unis, la reprise économique se heurte à de très violents mouvements sociaux. Les conflits se durcissent et les syndicats montent en puissance. L’opposition se fait de plus en plus forte entre les syndicats et le patronat via des occupations d’usines, des grèves etc. Ces manifestations poussent les entreprises à recruter des régulateurs de conflits (experts en sécurité, policiers, « milices privées ») pour réprimander ces grévistes. Cette période est très violente : montée du gangstérisme, de la prohibition (les Incorruptibles), etc.
Exemple de grèves :
- Grève des dockers : Très forte répression, mais les dockers ont eu gain de cause grâce à l’adhésion de la ville
- Grève du textile : 350 000 grévistes, très réprimée et charge de travail doublée.
Les années 1930 sont marquées par une double tendance : les violences deviennent de plus en plus importantes mais l’économie reprend peu à peu après la crise de 1929.
En France, la situation est moins violente qu’aux États-Unis. La gauche prend le pouvoir en 1936. De grands mouvements syndicaux marquent l’histoire de la France.« Grève sur le tas », paralysie de l’usine en France, paralysie de la ville aux États-Unis. Pendant les grèves, les ouvriers ne sont pas inactifs : ils vérifient les installations, font de l’entretien, du nettoyage, etc (comme tout était à l’arrêt), d’où des manifestations moins violentes. Le conflit se déroulait dans une certaine allégresse. C’est dans cette optique que les syndicats ont obtenu des hausses de salaires de 10 à 20%. En France, on trouve quelques milliers de chômeurs (contre plusieurs millions aux États-Unis).
Les États-Unis instaurent des droits de douane de 40% supérieurs entrainant une augmentation des recettes de l’État, mais ayant pour conséquences des réactions identiques des partenaires des États-Unis (soit 25 pays) sur les produits américains (mesure de rétorsion). Une tentative de négociation internationale est démarrée en 1930-1931, mais elle est avortée. La situation devient intolérable (guerre commerciale). Certains États créent des accords régionaux (l’accord le plus connu est l’accord d’Ottawa entre les pays du Commonwealth en 1932 instaurant une « préférence royale » pour la Grande-Bretagne.
En juin 1931, le paiement des dettes intergouvernementales est suspendu, notamment entre la France et l’Allemagne sous la pression de Hoover. La dette allemande est suspendue et annulée en 1933.
Le système monétaire international (S.M.I) est en crise. Ce système règlemente les échanges à l’échelle planétaire. Ce S.M.I avait été instauré en 1918, mais il s’effondre avec la crise de 1929. L’Allemagne, les États-Unis, l’Angleterre (entre 1929 et 1931, la livre sterling s’effondre de 80%) vont connaître une dévaluation importante de leur monnaie. La livre sterling devient « flottante » (on la désindexe du cours de l’or). Les capitaux se réfugient en France, en Suisse, en Belgique, dans le Luxembourg dans les pays scandinaves et au Japon. On commence aussi à placer en Amérique Latine via des réseaux de filiales. La crise de 1929 met un terme à la domination anglaise.
Les déficits de cohésion sociale font le nid des régimes dictatoriaux (Italie, Allemagne) et déclenchent la Seconde Guerre Mondiale.