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Baignade dans la Seine : quels droits de succession sur les JO ?

S’il y a bien un « héritage » des Jeux Olympiques de Paris 2024 présenté comme pérenne, c’est celui de la Seine. Rappelez-vous : l’année dernière, le monde était suspendu aux relevés sanitaires du fleuve parisien. Certains pointaient le coût faramineux de l’opération de dépollution (1,4 milliard tout de même) quand d’autres assuraient qu’il s’agissait d’un investissement pour les années futures. 100 ans après son interdiction, la baignade dans la Seine devient réalité. 

Des relevés validés in extremis pour les épreuves olympiques

Les importants (et coûteux) efforts pour dépolluer la Seine avaient porté leurs fruits in extremis l’année dernière. Ce n’est ainsi que vers la mi-juillet que les relevés sanitaires sont finalement passés dans le vert. Un dénouement heureux, d’autant que les autorités n’avaient envisagé aucune solution alternative (à l’exception éventuellement d’un report des épreuves de quelques jours). 

Ce dénouement était d’autant plus heureux lorsqu’on connaît la situation budgétaire française et l’important effort nécessaire pour arriver à ce résultat. En effet, il a tout de même fallu la bagatelle de 1,4 milliard d’euros pour en arriver là. Bagatelle présentée comme un investissement puisque l’objectif affiché était de « rendre le fleuve aux habitants » à plus long terme. 

Des dépenses supplémentaires pour les baignades parisiennes

Seulement voilà : pour aménager les 3 sites de baignade ouverts cet été, la Ville de Paris a investi pas moins de 11,2 millions d’euros. En effet, on n’improvise pas comme ça : il faut des pontons, des vestiaires, des douches, etc. 

En plus de ces coûts d’infrastructure se rajoute le coût de fonctionnement. Il faut ainsi prévoir gardiennage, surveillance par des maîtres-nageurs, entretenir les installations, etc. Ce sont donc 2,6 millions d’euros qui viennent se rajouter encore à l’addition. 

Baignade dans la Seine : combien ça coûte par an ?

Le plan de dépollution, qui a coûté 1,4 milliard d’euros, peut s’amortir sur 40 ans, soit environ 35 millions d’euros par an. À cela s’ajoutent 11,2 millions d’euros investis pour aménager les sites, amortis par exemple sur 10 ans, soit 1,12 million d’euros par an, plus 2,6 millions d’euros de fonctionnement annuel. Au total, cela représente donc près de 39 millions d’euros par an pour permettre la baignade dans la Seine.

Pour estimer combien de personnes pourront profiter de la baignade dans la Seine cet été, il suffit de regarder la capacité d’accueil de chaque site et leurs horaires d’ouverture. Par exemple, le site du Bras Marie peut accueillir 150 personnes en même temps et son temps d’ouverture de 257 heures sur la saison. On peut considérer qu’un baigneur occupe une place pendant une heure. Cela donne 150 x 257 = 38 550 baignades possibles.

On applique le même raisonnement pour les autres sites :

  • À Bercy, avec 300 places disponibles et 580 heures d’ouverture, cela représente 174 000 baignades potentielles.
  • À Grenelle, 150 places sur 419 heures d’ouverture, soit 62 850 baignades.

Au total, si l’on additionne la capacité d’accueil de chaque site sur toute la saison, on arrive à environ 275 000 baignades théoriques. Un chiffre maximal, bien sûr, car il suppose que chaque créneau soit occupé, sans interruption… Entre pollution, météo et contraintes sanitaires, la Seine ne sera-t-elle pas un privilège réservé à quelques bobos parisiens ?

Baignade dans la Seine, plus de 10 fois plus chère que la piscine Molitor !

Par BikerNormand from Morsan, Eure, France — Piscine Molitor, Paris, CC BY-SA 2.0, Lien

La piscine Molitor est (probablement) l’une des piscines les plus chères de la capitale. Coût de l’abonnement annuel ? 3 300 € (+ 1 200 € de frais d’entrée la première année) ! Soit la modique somme d’environ 12 € par jour. Assurément moins cher que la baignade dans la Seine ! En effet, selon ce qui précède, chaque plongeon dans la Seine coûte, en théorie, 140 euros. Mais pour paraphraser un ancien président de la République, c’est pas grave, c’est Paris qui paye !

Jean-Eudes SANSON
Jean-Eudes SANSONhttps://www.droit-compta-gestion.fr/
Fondateur de Droit-Compta-Gestion.fr (alias DCG.media) et d'Entreprendre-Maintenant.fr, je suis titulaire du DSCG (Diplôme Supérieur de Comptabilité & de Gestion) et d'une certification de Développeur en Intelligence Artificielle (IA). Parallèlement à mon engagement professionnel, j'ai fondé DCG.media pendant mes études. Ce site internet est né de ma conviction que la meilleure manière d'apprendre est d'enseigner, ainsi que de ma passion pour le numérique et l'éducation. Je suis aussi formateur et interviens en tant qu'expert indépendant dans différents organismes où je peux fusionner mon expertise acquise au sein des entreprises que j'ai pu fréquenter avec mes compétences en analyse de données et en gestion d'entreprise.