La valeurLa valeur et le risqueRisque de marché et risque spécifique : le coefficient β

Risque de marché et risque spécifique : le coefficient β

La notion de coefficient β est directement liée au :

  • Risque systématique, également dit, du marché ;
  • Risque non-systématique, également dit, spécifique.

On l’utilise dans le MEDAF (Modèle d’Évaluation Des Actifs Financiers) afin de déterminer le taux de rentabilité attendu d’un actif en fonction du risque de marché et du risque spécifique. Découvrez dans ce guide tout ce qu’il faut savoir sur le coefficient β !

Quels sont les différents risques financiers ? 

Un investissement n’est jamais prévisible. On ne peut jamais être certain à 100 % du rendement que l’on va obtenir en investissant dans une action. C’est pourquoi on dit qu’investir comporte toujours un risque.

La décomposition du risque global 

Le risque global d’une action (ou plus généralement d’un actif financier) se compose du risque de marché (ou systématique) et du risque spécifique.

Le risque de marché 

Le risque systématique affecte l’ensemble des titres cotés sur ce marché. Ce sont les fluctuations des cours dues aux phénomènes économiques globaux (conjoncture économique, inflation, taux d’intérêt, chômage, etc.).

S’il impacte tous les actifs financiers présents sur ce marché, toutes les actions ne réagissent pas avec la même ampleur. D’où la notion de coefficient β qui traduit la corrélation entre la variation du marché et la variation du cours d’un actif spécifique.

Prenons un exemple pour mieux comprendre :

  • L’entreprise A (grande distribution)
  • L’entreprise B (technologie)
  • Le contexte : inflation en forte croissance sur le territoire français
  • L’inflation va forcément impacter l’entreprise A ainsi que l’entreprise B, dans une proportion plus ou moins forte.

Le risque spécifique

Le risque spécifique est la part qui s’explique par les caractéristiques propres de la société : plan de licenciement, performance, projet d’investissement, changement d’une équipe dirigeante, cession d’une partie des activités, etc.

On peut le réduire grâce à la diversification (contrairement au risque de marché qui lui, existe dans tous les cas). On estime qu’à partir d’une trentaine d’actions d’entreprises de secteurs différents, on peut réduire à son minimum le risque spécifique.

Prenons un exemple pour mieux comprendre :

  • L’entreprise C dans le secteur du fret maritime
  • L’entreprise D dans le secteur de l’assurance
  • Une grève se déroule dans les ports de France
  • L’entreprise C va forcément être impactée, mais pas l’entreprise D
  • Ici, on ne peut pas considérer que le risque est global, mais plutôt individuel : l’entreprise C, ses concurrents, ses sous-traitants et les sociétés qui dépendent du fret maritime vont connaître des répercussions suite à cette crise, mais pas un grand nombre d’autres entreprises dans des secteurs d’activité différents.

Comment quantifier le risque systématique et spécifique pour un actif ? 

En théorie, il est facile de distinguer ces 2 sortes de risque. Mais en réalité, quantifier les parts de risque systématique et spécifique d’une action s’avère complexe. En effet, il faut bien comprendre que toutes les sociétés font partie d’un ensemble économique.

Ainsi, il arrive qu’une annonce émanant d’une seule entreprise ait des répercussions sur l’ensemble de son secteur d’activité (et parfois même sur des secteurs d’activité connexes).

Un très bon exemple pour illustrer cela est celui de la marque Apple. En effet, lorsque celle-ci lance un nouveau produit, l’impact est visible sur l’ensemble du secteur des technologies et du numérique.

Qu’est-ce que le Coefficient β ? 

Toutes les actions n’ont pas la même sensibilité aux risques du marché. En d’autres termes, leurs cours vont varier plus ou moins fortement par rapport au marché.

Le coefficient β mesure la sensibilité de la rentabilité (le risque) d’une action (ou d’un actif) par rapport aux fluctuations du marché.

Il indique dans quel sens et avec quelle amplitude la rentabilité d’une action varie par rapport au risque moyen du marché. En général, on le calcule par secteur d’activité :

  • Luxe
  • Distribution
  • Aéronautique
  • etc

Par exemple, si marché chute de 10% et que l’action Société X a un β de 1,6, cela signifie que la valeur financière de l’action X va baisser de 16%.

Tous les cours ne réagissent pas de la même manière face au risque de marché : le coefficient β mesure le risque d’une action par rapport à celui du marché.
Tous les cours ne réagissent pas de la même manière face au risque de marché : le coefficient β mesure le risque d’une action par rapport à celui du marché.

Comment interpréter la valeur du coefficient β ? 

Il peut être interprété des manières suivantes :

  • S’il est proche de 1 : il suit la tendance du marché. Par conséquent, le cours de l’actif suivra la tendance du marché.
  • S’il est inférieur à 1 : il suit plus faiblement la tendance. L’actif est moins risqué que le reste du marché. En conséquence, les fluctuations de l’actif seront moindres que celles du marché ou, autrement dit, le coefficient atténue les fluctuations du marché.
  • S’il est supérieur à 1 : dans ce cas, il suit plus fortement la tendance. L’actif est plus risqué par rapport au marché, autrement dit, le cours de l’actif amplifie les variations du marché.
  • Il peut enfin être proche de 0 : cela indique que le titre est insensible aux variations du marché.

NB : En général, il est compris entre 0,4 et 1,8.

La réduction du risque avec la théorie du portefeuille 

L’objectif des investisseurs est de réduire le risque. Une technique a fait ses preuves pour assurer la réduction du risque, à savoir la théorie du portefeuille qui promeut la diversification du portefeuille.

Voici, en bref, ce en quoi consiste la théorie du portefeuille :

  • Une augmentation du nombre de titres en portefeuille provoque une réduction du risque.
  • Des portefeuilles peuvent avoir un β inférieur au plus faible β des éléments qui le constituent. C’est le principe de la diversification qui permet de réduire le risque et de maximiser la rentabilité d’un portefeuille d’actifs financiers.
  • Selon ce principe, il est recommandé aux investisseurs de développer un portefeuille se composant d’une trentaine d’actions issues d’entreprises dans des secteurs d’activité différents : c’est une stratégie gagnante pour réduire le risque.

Quelles sont les facteurs influant sur le coefficient β ? 

Le coefficient β n’est pas constant dans le temps puisqu’il dépend de la stratégie de la firme. En effet, celle-ci peut évoluer à tout moment.

Selon Pierre Vernimmen (1946-1996), économiste français, enseignant au groupe HEC, les principaux paramètres qui influent sur le bêta sont les suivants :

  • La sensibilité du secteur de l’entreprise à la conjoncture : plus elle est forte, plus le β est fort ;
  • La structure des coûts : plus il y a de charges fixes, plus le β est élevé ;
  • La structure financière (mesurée par le gearing) : plus il y a d’endettement, plus le β est élevé ;
  • La visibilité des performances (informations nombreuses et de bonne qualité) : meilleure elle est, moins élevé est le β ;
  • Le taux de croissance des résultats : plus il est important, plus le β est fort.

Malgré ses limites, le coefficient β reste une indication précieuse pour les investisseurs désirant investir en limitant au maximum le risque.