EconomieConsommation et épargneFormes et déterminants de l'épargne

Formes et déterminants de l’épargne

L’épargne est le pendant de la consommation (ce qui reste du revenu après avoir consommé). Quels en sont les formes et les déterminants ?

Les formes de l’épargne

L’épargne peut prendre différentes formes : elle peut être financière ou non-financière, volontaire ou non-volontaire.

  • Épargne financière : L’épargne financière consiste à placer de l’argent dans des titres (actions, obligations, autres titres financiers) ou des comptes rémunérés sur des livrets tels que le livret A ou le Livret de Développement Durable (ex-Codevi)
  • Épargne non-financière : L’épargne non-financière consiste à placer son argent dans des actifs non financiers, par exemple des biens immobiliers ou mobiliers, des objets d’art ou de collection, etc.
  • Épargne non-volontaire : L’épargne non-volontaire est celle qui n’est pas le fait d’un choix délibéré de l’individu. C’est le cas des cotisations, des assurances et autres prélèvements obligatoires.
  • Épargne volontaire : Par opposition à l’épargne non-volontaire, ce terme désigne toutes les autres formes d’épargne.

Les déterminants de l’épargne

Les motifs micro-économiques

On considère que l’épargne a 3 buts micro-économiques :

  • Spéculer (espérer obtenir une plus-value) en effectuant un placement.
  • Prévoir des problèmes futurs (motif de précaution pour faire face aux incertitudes de l’avenir).
  • Économiser pour un achat futur (motif de transaction).

Les déterminants macro-économiques

Théorie néo-classique de l’épargne

Pour les néoclassiques, c’est le taux d’intérêt qui conditionne l’épargne, « renoncement à la consommation immédiate ».

Le taux d’intérêt étant le prix de l’argent, le prix du temps, le taux d’intérêt est en effet la rémunération du renoncement à la consommation immédiate. Ainsi, plus le taux d’intérêt est élevé, plus les individus acceptent facilement de renoncer à une consommation immédiate de cet argent et épargnent.

L'épargne, le pendant de la consommation...
L’épargne est le « renoncement à une consommation immédiate », selon la définition des néo-classiques.

 

Cette théorie de la relation entre épargne et taux d’intérêt est au centre de la politique monétaire pratiquée par les banques centrales. En effet, en période d’inflation, les banques centrales augmenteront les taux d’intérêt. De cette manière, l’argent sera « plus cher » à obtenir ce qui aura comme conséquence de réduire l’argent en circulation (celui-ci étant moins abordable) et la consommation (donc la demande globale diminuera) et les individus auront tendance à privilégier l’épargne car celle-ci sera mieux rémunérée.

 

Théorie keynésienne de l’épargne

Dans la théorie keynésienne, c’est le revenu qui conditionne l’épargne. Celle-ci est vue comme étant la partie du revenu qui n’est pas consommée.

Pour un revenu élevé, on aura une épargne élevée. Pour un revenu faible, on aura une épargne faible. Si le taux d’intérêt diminue et que l’on avait tendance à épargner, on aura tendance à remplacer l’épargne par la consommation. À l’inverse, si l’on a un taux d’intérêt élevé, on aura tendance à épargner. Le taux d’intérêt va être exploité comme étant un indicateur du choix d’épargne. L’épargne prend différente formes (cf infra). Pour les keynésiens, le taux d’intérêt ne permet que de la répartir suivant ces formes.

Les déterminants sociologiques de l’épargne

L’âge

Franco Modigliani explique les évolutions de la consommation et de l’épargne par le cycle de vie de l’individu :

  • Les jeunes et les personnes âgées sont ceux qui épargnent le moins : les personnes âgées goûtent à l’épargne amassée pendant leur vie professionnelle et les jeunes doivent s’équiper.
  • Les personnes qui épargnent le plus sont donc les individus ayant entre 30 et 50 ans : les responsabilités sont de plus en plus grandes, ce qui s’accompagne de hausse de salaire.

Toutefois, depuis la crise de 2008, on assiste à un accroissement de la durée d’épargne notamment chez les personnes âgées pour assister les générations suivantes. Ils vivent plus longtemps et sont plus riches que la génération précédente (notamment grâce aux biens acquis à crédit lors des Trente Glorieuses où l’évolution des salaires et de l’inflation permettait de compenser les taux d’intérêt des crédits).

La catégorie socioprofessionnelle

Les catégories socioprofessionnelles supérieures ont tendance à mettre plus de côté que les catégories socioprofessionnelles inférieures (ceci est partiellement expliqué par la théorie keynésienne selon laquelle ce sont les revenus déterminent l’épargne).

Le statut socioprofessionnel

On observe des différences entre salariés et non-salariés (professions libérales, chefs d’entreprise, etc). Les non-salariés ont tendance à mettre davantage de côté car ils cherchent à accroitre leur patrimoine professionnel pour avoir plus de clients. Ils sont aussi beaucoup plus « sages » dans leur manière de consommer (le fait qu’ils aient à gérer plus d’un budget les responsabilisant davantage), calculateurs et prévoyants que les salariés ce qui s’explique par un avenir assez incertain (leur chiffre d’affaire peut conditionner leur niveau de vie, avec éventuellement des variations saisonnières importantes). A l’inverse, le salarié qui n’est pas soumis au risque de l’exploitation est beaucoup moins prévoyant. Les professions à revenu faible (ouvriers, employés) ont un moins bon accès à l’information et des connaissances des mécanismes financiers moins solides que les autres professions et ont donc davantage tendance à céder à la consommation immédiate.

L’éducation

L’éducation, l’environnement social, religieux et culturel conditionnent la volonté d’épargner ou non plus tard. Des individus sont beaucoup plus calculateurs que d’autres, ce qui s’explique aussi par l’éducation scolaire reçue.