Le tournant libéral se justifie par la remise en cause du système et du mode de gestion keynésien et par la crise des années 1970. Du XVIIème à 1929, la gestion de l’économie a été libérale, de 1933 à 1975, la gestion de l’économie était keynésienne. De 1975 à 1980, le modèle keynésien est remis en cause. De 1980 à 2009, le mode de régulation est libéral. Une remise en cause du libéralisme a lieu en 2008 – 2009. Le keynésianisme est donc remis à l’ordre du jour.
Les libéraux trouvent un terrain propice à leurs théories avec la crise avec Milton Friedman (Gouverneur de la Réserve Fédérale Américaine) et Ronald Reagan aux États-Unis et Margaret Thatcher (la « Dame de Fer) au Royaume-Uni.
Les États-Unis de Ronald Reagan
Ronald Reagan (républicain conservateur) veut désengager l’État et réduire la fiscalité. Il souhaite également lutter contre l’inflation. Pour ce faire, en termes de fiscalité, il réduit le taux d’imposition (Economic Recovery Tax Act : loi E.R.T.A de 1981 visant à réduire le taux d’imposition des ménages et des entreprises pour diminuer la pression fiscale) qui le rend populaire auprès de la population imposable et des entreprises. Par la Tax Reform Act de 1986, Ronald Reagan rend la déclaration d’impôts plus simples à comprendre (notamment en diminuant le nombre de tranches), mais la simplification a plutôt avantagé l’évasion fiscale (moins de contrôle, systèmes plus accessibles). Le déficit fédéral américain est la seconde priorité de Reagan. Il s’inspire de la courbe d’Arthur Laffer. Il vise donc à réduire le taux d’imposition pour augmenter les recettes (plus de personnes travaillent, donc le nombre de contribuables augmente). Cependant, cela n’a pas profité à cause des évasions fiscales. Les dépenses militaires de l’État, selon les conservateurs, doivent être grandes. Ronald Reagan augmente les dépenses militaires publiques, ce qui augmente le déficit budgétaire. La lutte contre l’inflation à travers l’augmentation du taux d’intérêt a par contre été très efficace, mais l’augmentation du taux d’intérêt peut avoir des effets néfastes sur l’économie (plus faible consommation) qui peut être étouffée (on préfère la stabilité des prix à l’emploi).
Le Royaume-Uni de Margaret Thatcher
Thatcher arrive au pouvoir en 1979 en Grande-Bretagne. Thatcher est Conservateur. Il faut fortement désengager l’État. Elle décide de dérèglementer le marché (réforme du droit du travail), ce qui donne moins de contrôle à l’État. Elle privatise les transports en commun, les hôpitaux, la gestion des bâtiments culturels, une partie des écoles, le métro londonien et même la sécurité (sociétés privées d’agents de sécurité qui aident les policiers). Margaret Thatcher engage des processus de libéralisation (processus de désengagement de l’État visant à casser les monopoles publics et à accepter sur les marchés des entreprises privées susceptibles de concurrencer l’ancien monopole public), de privatisation et de dérèglementation.
L’entreprise recherche la rentabilité, la productivité (économies d’échelle, la production de masse), la compétitivité et la flexibilité (capacité à s’adapter à l’environnement de l’entreprise face à la demande, à l’évolution économique, à la géopolitique, au libre-échange, à la mondialisation, à la compétitivité, aux contraintes juridiques, à la règlementation, etc).
La privatisation est l’action de vendre une entreprise publique à des intérêts privés. Le problème de la privatisation est l’exclusion de certaines personnes (par les coûts notamment). Tous les agents économiques peuvent acheter des actions d’anciennes entreprises publiques.
La dérèglementation est la suppression des règles propres à chaque secteur d’activité dans le but de réduire les formalités administratives, les entraves, les coûts de gestion pour permettre une facilité d’entrée sur le marché accrue et une plus grande prise d’initiative. Par exemple, le marché financier a été dérèglementé. La dérèglementation stimule la concurrence et les entreprises sont plus libres, plus innovantes, plus flexibles et plus efficaces (d’où plus de chiffre d’affaires). Les entreprises obtiendront donc plus de ressources.
Margaret Thatcher a libéralisé les services publics, mais aussi les syndicats (diminution de la puissance syndicale). Avant, les syndicats avaient le monopole de l’embauche. Margaret Thatcher s’attaque à la loi syndicale dès 1982, se qui se concrétise par l’autorisation d’action en justice contre un syndicat. En 1984, on autorise le vote à bulletin secret. Une grande grève éclate en Grande-Bretagne, essentiellement dans le monde des mineurs en 1984-1985, mais c’est un échec. Cette grève montre que la politique de Margaret Thatcher a porté ses fruits, Thatcher a réussi à affaiblir les syndicats.
La France de François Mitterrand
La parenthèse enchantée : de 1981 à 1983
En 1981, François Mitterrand nomme Pierre Maurois comme Premier Ministre. Ils agissent à contre-courant des libéraux et appliquent le programme socialiste du candidat à l’élection de 1981. 400 000 postes sont créés dans la fonction publique (Éducation Nationale, P.T.T, etc), 6 banques sont nationalisées et 5 groupes sont nationalisés. Cependant, les résultats sont médiocres et provoquent le décrochement de la France au niveau mondial.
Le tournant de la rigueur de 1983
En mars 1983, suite aux mauvais résultats de la politique économique, François Mitterrand opère un virage à 180°en décidant « le tournant de la rigueur » afin de réduire l’écart existant entre les taux d’inflation français et allemand et de renforcer le franc. Les salaires sont désindexés des prix pour la première fois depuis 30 ans. Douloureuse politiquement – ce virage de la rigueur divisant à gauche et provocant une cohabitation par la suite, du point de vue de l’inflation, ce fut une réussite économique : le taux d’inflation fut divisé par 3 en 3 ans.
En 1986, François Mitterrand adopte les politiques libérales suite à la cohabitation droite-gauche Chirac – Mitterrand en privatisant, notamment TF1, Suez, Thomson, 36 banques (dont BNP Paribas), des assurances, etc. Les libéraux appliquent la politique L.P.D (Libéralisation, Privatisation et Dérèglementation).
En 1986, une loi est promulguée permettant à l’entrepreneur de ne pas passer par l’État pour licencier un individu.