Prospérité, crise et mondialisationCrise et mutationsLa crise du fordisme des années 1960

La crise du fordisme des années 1960

Dans les années 1960, la crise économique devient une crise systémique. Le modèle se grippe : c’est la crise du fordisme.

Avant la crise du fordisme

Le fordisme est un système économique et social mis en place aux États-Unis par Henry Ford. On a instauré le principe du travail à la chaîne, de production de masse, d’économies d’échelle (diminution des prix, augmentation de la consommation, consommation de masse et hausse des salaires). Au niveau social, l’État providence est très présent et le pouvoir d’achat augmente. Le fordisme a permis l’amélioration du niveau et de la qualité de vie. La population découvre le bien-être matériel.

L’avènement de la crise

Des travailleurs mécontents

Mais le fordisme a créé un mécontentement. Le fordisme repose sur les gains de productivité car ils permettent la baisse des prix et la hausse des salaires. Le fordisme est remis en cause à cause du travail à la chaîne. Les ouvriers commencent à récriminer contre le système (troubles musculo-squelettiques ou T.M.S) et contre le travail à la chaîne. On enregistre alors une baisse des gains de productivité, une hausse des conflits (pic en mai 1968) et des arrêts de travail. Les salariés sont saturés.

Des consommateurs saturés

Les consommateurs aussi sont saturés. En effet, ils n’ont plus autant besoin de biens matériels que pendant les Trente Glorieuses. Leur consommation se porte davantage sur les services et les loisirs. Ils veulent désormais satisfaire une catégorie de besoins qu’on ne peut satisfaire par du travail à la chaîne (cinéma, coiffure, etc).

Une concurrence exacerbée

On voit apparaître les produits en provenance des dragons, surtout du Japon (miracle japonais). Ces produits sont moins chers que les produits français. L’Europe commence à perdre sa suprématie dans les secteurs où elle était la meilleure. Le système des Trente Glorieuses commence à s’effriter. L’augmentation des prix du pétrole provoque la crise pétrolière, la crise monétaire et financière est l’étincelle qui mettra le feu à la poudrière.

Un effondrement systémique

Les États keynésiens cherchent à relancer l’activité économique, mais leur endettement est de plus en plus important. En effet, ils doivent faire face à une diminution de leurs recettes et une augmentation de leurs dépenses, d’où un effet ciseaux. Ce système keynésien est à bout de souffle. Les déficits explosent. Les libéraux déclarent que les keynésiens sont inaptes à gérer la crise. Ils estiment qu’il y a trop d’État-providence, et que par conséquent les dépenses publiques sont trop importantes et les fonctionnaires trop nombreux.

Une crise à de multiples échelles

Il y a donc une crise du fordisme, une crise de légitimité du monde du travail, une crise de compétitivité (les pays asiatiques remettent en cause la suprématie de l’Occident) et une crise d’efficacité (l’augmentation des taux d’intérêt va augmenter les charges financières des entreprises qui ont emprunté avec un taux variable).