Pour répondre aux crises, de nouveaux mécanismes économiques s’imposent pendant les années 1980. Quels sont-ils ?
Des années 1970 aux années 1980
Dans les années 1970, des taux d’inflation à deux chiffres apparaissent (14-16% en France, 25% au Japon, 20-21% au Royaume-Uni) dans les années 1970. En réaction, les taux d’intérêt atteignent eux aussi des montant à deux chiffres (13-15% dans les années 1970). En conséquence, les investissements diminuent. Les entreprises subissant la hausse des taux d’intérêts subissent aussi la hausse des charges financières. Les agents économiques sont déjà très endettés puisque la croissance reposait sur l’endettement et du crédit. En effet, le crédit était très facile pour les entreprises comme pour les ménages. L’inflation a également incité à l’emprunt puisque l’inflation favorise l’emprunteur. Les politiques de relance pour résoudre la crise se soldent par un plus grand déficit budgétaire des États. En effet, ceux-ci sont confrontés à une augmentation de leurs dépenses et une diminution des recettes fiscales (diminution des recettes liées à l’impôt sur les sociétés et à la TVA et diminution des recettes liées à la TIPP et l’impôt sur le revenu).
Inflation et chômage
La crise des années 1980 se manifeste par de l’inflation et la diminution du pouvoir d’achat. Les charges des entreprises augmentent, notamment les charges financières. Les entreprises connaissent une diminution de leur chiffre d’affaires, d’où des licenciements. Pour la première fois, on connait du chômage et de l’inflation (stagflation) en masse. La croissance est atone (récession en 1974, très faible croissance en 1975 – 1977). Concernant l’emploi, la situation se dégrade. La période de plein-emploi s’estompe. Le chômage massif apparait et touche des victimes spécifiques (personnes âgées de plus de 50 ans, les jeunes, les personnes peu ou pas qualifiées, les femmes, les immigrés). Les personnes cumulant ces différents statuts connaissent le taux de chômage le plus élevé.
La désintermédiation bancaire
Un phénomène de désintermédiation bancaire se produit au cours des années 1980, où apparaissent des innovations financières. Avant, à chaque fois que l’on avait besoin d’argent, on allait à la banque. À la banque, les ménages et les agents économiques dégageant des excédents de trésorerie permettaient de prêter de l’argent aux agents qui en avaient besoin. Pendant les années 1980 apparaissent des marchés où les banques sont absentes. Ce sont les marchés monétaires et financiers d’une part et d’autre part et les marchés de capitaux. La durée des prêts accordés est variable, d’où un intérêt pour les emprunteurs. L’avantage de ce marché est que tout le monde peut s’y rendre. En général, le taux d’intérêt se fait en fonction du taux de la banque centrale. Des titres financiers sont créés : aux actions et obligations s’ajoutent les TCN (titre de créance négociable), les parts de SICAV (Société d’Investissement à Capital Variable), etc. C’est la naissance de la finance mondiale.
Le but de la désintermédiation et des innovations financières est de proposer un marché moins onéreux, moins rigide, plus souple. Les entreprises peuvent donc se financer plus facilement à moindre coût, via le financement direct (par opposition au financement indirect, par la banque).