Si vous vous intéressez à la théorie du consommateur, la fonction d’utilité économique est une notion que vous allez forcément rencontrer :
- De quoi s’agit-il ?
- Comment évolue l’utilité économique marginale par rapport à l’utilité économique totale ?
Quelles que soient les questions que vous vous posez sur ce concept, notre guide devrait vous aider à y voir plus clair.
Qu’est-ce que l’utilité ?
Avant toute chose, il est nécessaire de s’intéresser à la notion d’utilité : que recouvre-t-elle ?
Utilité cardinale
La cardinale permet de mesurer la satisfaction par les chiffres. Dans ce cas bien précis, l’écart entre les niveaux d’utilité a donc un sens.
Utilité ordinale
L’ordinale permet de mesurer le contentement par ordre de préférence. Ici, le classement est le point sur lequel il faut être vigilant. Par contre, la grandeur de l’écart n’est pas importante.
Utilité totale
La totale fait référence au degré de satisfaction ressenti par un consommateur suite à la consommation d’un bien.
Utilité marginale
Elle correspond au degré de contentement ressenti par un consommateur après la consommation d’une unité supplémentaire du bien. Elle est donc directement corrélée à l’utilité totale.
Définition de la fonction d’utilité
Elle représente ce que ressent le consommateur lorsque le consommateur utilise x quantités d’un bien X et y unités du bien Y. Avec U(x) l’utilité du bien x et U(y) l’utilité du bien Y, on obtient U(x ; y) l’utilité totale des biens X et Y. L’utilité marginale est l’utilité procurée par la consommation d’une unité additionnelle d’un bien.
Pour simplifier, dans la théorie du consommateur, on considère que la fonction d’utilité permet l’attribution d’une valeur aux différents paniers : ainsi, les plus désirables ont une valeur qui est supérieure sur la courbe d’indifférence, alors que cette valeur est inférieure pour les paniers les moins intéressants pour le consommateur.
Application
Dans l’exemple ci-dessus, on peut voir qu’à partir de la 12e unité, l’utilité marginale est nulle : on entre dans un état de satiété. En revanche, à partir de la 13e, la courbe est décroissante : on est alors dans un état de gêne. L’hypothèse de décroissance est vérifiée : chaque ajout d’un bien conduit à accroitre l’utilité totale d’une ampleur de plus en plus faible. Si l’on dérive la fonction d’utilité totale, on obtient la marginale. Elle prend la forme suivante, pour x :
Pour la dérivée de la fonction de l’utilité de deux biens, on a Um(x) = 2y ou Um(y) = 2x, soit encore, à partir de celle de départ, Um(x;y) = 2xy.
Fonction d’utilité et budget
En économie, on fait souvent le lien entre ce concept et le budget. En effet, la préférence n’est pas le seul facteur qui entre en jeu dans la décision du consommateur : il tient également compte de son budget, qui peut être limité, équilibré ou confortable.
Voici les notions sur lesquelles il faut être vigilant :
- La contrainte budgétaire : un individu ayant des ressources financières limitées, le revenu et le prix des biens entrent en ligne de compte ;
- L’optimisation du budget : un consommateur cherche forcément à maximiser sa satisfaction en ayant une contrainte en tête, à savoir les coûts à ne pas dépasser ;
- La courbe d’indifférence : les économistes utilisent ces courbes pour représenter les différentes combinaisons pour les paniers de biens.
- Effet de substitution et de revenu : la décision du consommateur peut être influencée par un changement dans son budget. Ainsi, une augmentation des revenus ou la variation des prix peuvent pousser l’individu à ajuster sa décision : si les coûts des paniers sont à la hausse, il peut être amené à faire évoluer son avis.
Et qu’en est-il au niveau du risque ?
Quand il y a une incertitude, cette notion ne doit pas être négligée. Ainsi, la façon dont un individu l’évalue peut influencer son choix entre différents paniers. Plus il est équilibré, plus le consommateur sera en confiance sur sa décision.
Par exemple, en économie, on modélise la façon dont les investisseurs évaluent le risque par rapport au niveau de rendement espéré.
Exemples
Attention, il n’existe pas une seule forme de fonction d’utilité, mais bien plusieurs.
Les substituts parfaits
Dans cette situation, le consommateur s’intéresse uniquement au nombre total des biens.
Le thé et le café sont ainsi des exemples de substituts parfaits.
Les compléments parfaits
Dans cette situation, il consomme 2 biens en même temps à proportions fixes.
Voici plusieurs exemples pour mieux comprendre ce que sont les compléments parfaits :
- Les chaussures droites et gauches ;
- Le café et le sucre.
Les préférences quasi-linéaires
On entend ici la consommation permanente de biens qui sont presque identiques. Pour donner un exemple, un foyer peut acheter chaque mois les mêmes biens de première nécessité dans des quantités identiques ou presque : 1 kg de farine, 3 litres d’huile, une boîte de 12 œufs, etc.
Les préférences normales
Elles sont également appelées fonction d’utilité Cobb Douglas. Ainsi, elles correspondent aux courbes d’indifférence monotones et convexes :
- Hyperboliques dites convexes ;
- Asymptotes dites monotones.
Que faut-il retenir sur la fonction d’utilité ?
Concept de la plus haute importance en économie, la fonction d’utilité trouve sa place dans la théorie de la décision et du consommateur. Pour résumer, cette notion permet de mesurer la satisfaction d’un individu par rapport à certains biens, dont la quantité peut varier.
En économie, la fonction d’utilité est essentielle, car elle permet de modéliser les choix des consommateurs. On part de l’idée centrale qu’un individu cherche avant tout à maximiser son utilité, c’est-à-dire à prendre la décision qui va le rendre le plus satisfait possible. C’est pourquoi les économistes utilisent cette théorie afin d’expliquer les choix des consommateurs, qui peuvent, selon la situation, être faits dans des conditions très différentes :
- Goût individuel
- Rareté des ressources
- Incertitude
Bien qu’il s’agisse d’une mesure abstraite, la fonction d’utilité est centrale en économie, car elle aide à mieux comprendre comment les consommateurs prennent des décisions concernant les biens et services qu’ils consomment et notamment en tenant compte de leurs préférences personnelles.
Si vous voulez en savoir plus sur la théorie de la décision, autrement dit ce qui pousse un individu à faire un choix entre des biens et des services quel que soit leur prix, n’hésitez pas à découvrir nos autres dossiers sur le sujet : courbes d’indifférence, théorie de l’utilité économique, prise de risque, etc.