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EconomieLa micro-économie du consommateurMesurer l'utilité économique : utilité cardinale et ordinale

Mesurer l’utilité économique : utilité cardinale et ordinale

Peut-on chiffrer l’utilité d’un bien ? Comment peut-on mesurer l’utilité d’un bien par rapport à un autre ?

D’après Stanley Jevons (1874) et Carl Menger (1871), l’utilité est mesurable : il est donc possible de résumer le plaisir et la satisfaction accordé par la consommation à partir d’un nombre cardinal. Ce nombre est élaboré depuis une échelle, graduée, qui classe les biens par niveau de satisfaction. On peut alors effectuer des rapports d’utilité entre les biens.

Utilité Manière de comparer
Cardinale Chiffrage
Ordinale Classement

 

Pareto (1848 – 1943) et Slutsky (1820 – 1948) considèrent que le chiffrage de l’utilité est plus complexe qu’envisagé par Jevons & Menger. Pareto & Slutsky préfèrent en conséquence mesurer l’utilité ordinale (par ordre d’importance) plutôt qu’une utilité cardinale (chiffrée). Cette théorie repose sur l’axiome de la rationalité substantive. La rationalité substantive veut dire que les individus sont rationnels et optimisateurs, c’est-à-dire qu’ils recherchent le maximum de satisfaction avec le minimum de ressources (avec un prix le plus bas possible). C’est la théorie de l’homo œconomicus (l’homme est calculateur, rationnel et optimisateur). Pour ce faire, il faut que l’homo œconomicus soit parfaitement informé et autonome et que son action soit toujours guidé par la recherche de son intérêt personnel (il n’est pas influencé par les autres). C’est une vision individualiste libérale : l’homme agit en fonction de son intérêt, pas en fonction de celui de la communauté.

Stanley Jevons (1874), Carl Menger (1871), Pareto (1848 – 1943) et Slutsky (1820 – 1948) ont essayé de modéliser le comportement du consommateur pour mesurer l’utilité économique des biens en s’appuyant sur trois hypothèses :

  • L’absence de saturation des besoins (les besoins sont illimités)
  • La connaissance parfaite de ses préférences (le consommateur est en mesure d’exprimer les combinaisons de biens qu’il préfère et les combinaisons de biens qui lui sont indifférents via les courbes d’indifférence)
  • La transitivité (A>B et B>C ó A>C : si un consommateur préfère un bien A à un bien B et qu’il préfère le bien B au bien C, alors il préfèrera le bien A au bien C).