EconomieLa monnaieDéfinition et mécanismes du Quantitative Easing (QE)

Définition et mécanismes du Quantitative Easing (QE)

La Banque de France définit l’assouplissement quantitatif (plus connu sous sa terminologie anglaise, Quantitative Easing ou QE) comme « un outil de politique monétaire non conventionnelle ». Elle reconnaît, au travers de sa terminologie policée, que ce terme barbare désigne une mesure inhabituelle, à prendre avec précaution. A quelle définition correspond une politique de Quantitative Easing et quelles en sont les mécanismes?

Définition du Quantitative Easing ou Assouplissement Quantitatif

La Banque de France définit le Quantitative Easing comme l’achat d’actifs massif, généralisé et prolongé sur les marchés financiers.

Utilisé pour lutter contre le risque de déflation, il consiste, pour une banque centrale, à intervenir de façon massive, généralisée et prolongée sur les marchés financiers en achetant des actifs aux banques commerciales et à d’autres acteurs. Les actifs achetés sont principalement des titres de dette publique mais parfois aussi des titres de dette privée (entreprises, titres sécurisés par des actifs, etc.)

Définition du Quantitative Easing, Banque de France

Mécanismes et fonctionnement du Quantitative Easing

Dans une note explicative publiée sur son site internet en 2016, la BCE donne sa définition et décrit les mécanismes du Quantitative Easing en 7 temps :

  1. La BCE achète des obligations auprès des banques.
  2. Le prix de ces obligations augmente et de la monnaie est créée dans le système bancaire.
  3. Un large éventail de taux d’intérêt baisse et donc le coût des emprunts diminue.
  4. Les entreprises et les particuliers peuvent emprunter davantage et le remboursement de leurs dettes s’allège (NdlR : cela ne concerne pas que les entreprises et les particuliers strico sensu, puisque cela concerne notamment les États, avec d’ailleurs un impact non négligeable sur les politiques publiques de financement).
  5. Cela stimule en conséquence la consommation et les investissements.
  6. Cette stimulation de la consommation et des investissements conforte conséquemment la croissance économique et la création d’emplois.
  7. Tout ceci dans le but, dans une situation déflationniste, d’inverser la tendance pour ramener le taux d’inflation à un niveau souhaité (pour la zone euro, 2% à moyen terme).

Pourquoi parle-t-on de politique non conventionnelle ?

La politique conventionnelle de la Banque Centrale Européenne vise à assurer la stabilité des prix. Elle exerce en conséquence sa politique monétaire, principalement au travers des taux d’intérêt à court terme, les fameux taux directeurs.

Selon la Banque de France :

Le taux directeur est le taux d’intérêt fixé par une banque centrale pour les prêts qu’elle accorde aux banques commerciales qui en ont besoin, en échange de titres mis en garantie.

Banque de France

Et en bref, qu’est-ce que ça donne ?

Selon un article publié par l’agence de presse Reuters le 5 mars 2009 :

L’assouplissement quantitatif, notamment employé par le Japon entre 2001 et 2006, fait référence aux outils de politique monétaire utilisés pour doper l’activité économique lorsque les mesures traditionnelles comme les objectifs de taux d’intérêt ont été épuisées.

Les banques centrales abreuvent le système bancaire en liquidités, plus que nécessaire, afin de maintenir les taux d’intérêt officiels à des niveaux très bas ou à zéro, ce qui permet normalement de consolider le système financier et de favoriser le crédit.

Reuters, 5 mars 2009