Depuis 1945, les différents pays du monde se rassemblent sous la bannière d’organisations internationales au niveau régional. Le GATT (General Agreement on Tariffs & Trade), ratifié par 23 pays en 1947, portait les prémices de la libéralisation des échanges internationaux, concrétisées par la mondialisation. Cette libéralisation au niveau international s’est accompagnée d’une libéralisation au niveau régional. Quels sont donc les avantages attendus de l’intégration économique régionale, les motifs, qui ont poussés les États à faire tomber les barrières commerciales au niveau régional ? Quels sont les enjeux de l’intégration économique ?
Historique de l’intégration économique régionale
L’intégration économique régionale a commencé dès le lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. C’est un processus qui touche aujourd’hui presque tous les pays du monde et qui est considéré comme une alternative au libre-échange. À terme, le système pourrait être mondialisé avec une suppression des zones de libre-échange, la constitution de ces zones de libre-échange étant une phase de transition. Toutefois, si les échanges à l’intérieur de ces zones de libre-échange sont intenses, il s’avère plus difficile d’y rentrer pour les pays non-membres de l’organisation régionale. Par exemple, l’Union Européenne est une zone où les échanges intérieurs sont extrêmement intenses (la France est le principal partenaire commercial de l’Allemagne et inversement), mais rentrer en Europe quand on est un pays extérieur est plus compliqué. C’est donc l’objectif de l’OMC (le G.A.T.T, devenu l’Organisation Mondiale du Commerce en 1995) de faire que le libre-échange s’impose au monde entier (sans zones de libre-échange). Toutefois, les tensions lors du Cycle de Doha (débuté en 2001) notamment lors des débats portant sur la libéralisation de l’agriculture, sujet sensible, ont porté un coup d’arrêt à la libéralisation au niveau international. En attendant, l’intégration économique régionale continue à travers tous les continents et a acquis une dimension planétaire.
Les enjeux de l’intégration économique régionale
- Accélération des réformes nationales
- Accès à un marché plus large
- Convergence des modèles sociaux
La première cause de l’intégration économique est l’accélération des réformes nationales. Par exemple, le Mexique était un pays qui devait se développer, mais il ne pouvait pas le faire seul. En se rapprochant des États-Unis, ils pourront réformer plus librement car ils sont incités à redoubler d’effort pour se moderniser. Lorsque les États se greffent à une zone économique intégrée, cela accélère les réformes nationales (cela les pousse à aller de l’avant).
Le deuxième motif est de permettre l’accès à un marché plus large : les consommateurs sont plus nombreux : les pays qui se greffent sont un marché supplémentaire pour les pays déjà présents. Les ventes augmentent donc, d’où une croissance plus forte et un taux de chômage plus faible (enrichissement des entreprises nationales, augmentation des ventes, baisse du chômage, dynamisation de l’économie). Les échanges entre les pays augmentent donc, mais la sécurité est une autre cause : les pays vont coopérer en matière de sécurité militaire. Si un pays se fait attaquer, les autres iront à son secours. L’intégration régionale a donc des effets sur les négociations militaires, mais aussi commerciales (les pays de la région appuieront leur voisin). L’intégration régionale est aussi considérée comme une étape transitoire pour atteindre le marché mondial via l’accélération des flux internationaux qui mèneront vraisemblablement au libre-échange mondial.
Enfin, les pays adhérant à l’organisation régionale peuvent avoir accès au modèle social des autres pays : on peut assister à une égalisation des modèles sociaux. Le modèle de l’organisation est alors consolidé car considéré comme étant un modèle de référence attractif. Cela favorise le décollage de pays ayant un niveau de vie inférieur au niveau de vie moyen de l’organisation régionale.
Quelles modalités de mise en œuvre ?
L’intégration économique se formalise soit par la signature d’accords bilatéraux (entre deux pays) instituant une bilatéralisation, soit par la signature d’accords multilatéraux instituant une organisation commerciale multilatérale (O.C.M).
Un cas exceptionnel est celui de la L.C.U (Libéralisation Commerciale Unilatérale) : c’est le cas d’un pays qui se libéralise pour déverser ses produits dans le monde, mais qui pratique le protectionnisme pour l’importation (comme la Chine ou les Etats-Unis par exemple). Le libre-échange ne fonctionne alors que dans un sens.