La gestion efficace des délais de paiement fournisseurs est essentielle pour maintenir une santé financière solide. En effet, comme le dit l’adage : « la trésorerie, c’est le nerf de la guerre ». Le DPO (Days Payable Outstanding) est un indicateur clé permettant de mesurer ces délais. Il est l’équivalent du DSO (Days Sales Outstanding), autrement dit délai de règlement clients. Toutefois, contrairement au DSO, l’entreprise peut avoir intérêt à augmenter son DPO. En effet, cela lui permet de conserver sa trésorerie.
Rappel :
- Les achats dans le compte de résultat sont en hors taxe.
- Les dettes fournisseurs dans le bilan sont toutes taxes comprises.
Calcul du DPO (Days Payable Outstanding)
Le calcul du DPO consiste à diviser le montant des dettes fournisseurs (en €TTC) à la fin de la période de référence par le montant total des achats (en €TTC) réalisés pendant la même période. Le ratio obtenu est ensuite multiplié par le nombre de jours de la période de référence.
Pour illustrer cela, prenons par exemple une entreprise dont les comptes annuels indiquent :
- Dettes fournisseurs : 180 000 € (compte 401)
- Achats totaux : 1 500 000 € (comptes 6XX)
- Achats réalisés en France, soumis au taux de TVA normal (20%)
Pour calculer le DPO, on procède donc aux 2 étapes suivantes :
- Calcul du ratio des dettes fournisseurs par rapport aux achats : 200 000 € / 1 800 000 € = 0,133
- Conversion du ratio en nombre de jours : 0,133 * 360 = 47,88 jours
- Conversion des achats fournisseurs en €TTC : 1 500 000 * (1 + 20%) = 1 800 000 €
- Calcul du délai de règlement : 180 000 / 1 800 000 x 360 = 36 jours
On considère comme important un DPO supérieur à 45 jours. Toutefois, il convient de prendre en compte les spécificités de chaque secteur d’activité. De même, la politique de paiement de l’entreprise peut varier en fonction de chaque fournisseur.
Facteurs influençant le délai de paiement fournisseur
Plusieurs facteurs peuvent influencer les délais de paiement accordés aux fournisseurs. C’est notamment le cas pour :
- La politique d’achat et de négociation avec les fournisseurs
- Les conditions de règlement négociées (escompte, échéances, etc.)
- Le moyen de paiement choisi (virement, chèque, etc.)
- Les processus internes de validation et de traitement des factures fournisseurs
- Les caractéristiques propres au secteur d’activité
Une gestion efficace du DPO implique la mise en place de pratiques adaptées pour optimiser les délais de paiement fournisseurs. Cela peut inclure la négociation de conditions de règlement favorables, l’établissement de relations de confiance avec les fournisseurs et l’amélioration des processus internes de gestion des factures et des paiements.
Importance de la gestion du DPO et Méthodes d’Optimisation
La gestion efficace du DPO a un impact significatif sur la trésorerie et la rentabilité de l’entreprise. Une augmentation de 10 jours du DPO peut ainsi libérer des liquidités supplémentaires. De cette façon, elle réduit les besoins de financement externe. Elle contribue donc à l’amélioration de la rentabilité globale.
Pour optimiser les délais de paiement fournisseurs, différentes méthodes peuvent être mises en œuvre :
- Négociation de conditions de règlement plus favorables
- Établissement de relations de confiance avec les fournisseurs
- Amélioration des processus de gestion des factures et des paiements
- Utilisation de solutions technologiques pour automatiser les processus
- Surveillance régulière des indicateurs financiers
Il est essentiel de noter que le DPO doit être utilisé en complément d’autres indicateurs financiers pour obtenir une vision globale de la gestion de trésorerie et de la santé financière de l’entreprise :
- Le DSO (Days Sales Outstanding) est l’équivalent du DPO pour les clients dont il mesure le délai de paiement.
- Le DIO (Days Inventory Outstanding) ou le nombre de jours de stockage (encore appelé délai de rotation des stocks).
- Le CCC (Cash Conversion Cycle) évalue le temps entre l’achat d’une marchandise et l’encaissement correspondant à la vente de cette dernière.
- Le gearing mesure l’autonomie financière de la société et son utilisation de l’effet de levier.
- La CAF (capacité d’autofinancement) évalue la capacité à générer de la trésorerie.