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EditorialTransition énergétique : le dilemme du charbon versus le nucléaire

Transition énergétique : le dilemme du charbon versus le nucléaire

La transition énergétique soulève de nombreuses questions et défis qui nécessitent une approche critique et factuelle. Les pays du monde entier sont à la recherche de solutions durables pour réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2).

Ce afin d’atténuer leurs effets néfastes sur notre planète. Parmi les options envisagées, l’électricité produite à partir du charbon ou bien du nucléaire suscite un débat passionné quant à son rôle potentiel dans cette transition, tout comme les normes environnementales.

Le nucléaire comme solution de transition énergétique pour réduire les émissions de CO2 ?

La France a une histoire toute particulière avec l’énergie nucléaire. Celle-ci représente en effet une part importante de sa production électrique.

L’énergie atomique présente des avantages en termes de réduction des émissions de CO2 par rapport aux combustibles fossiles. Ainsi, le nucléaire peut offrir une production d’électricité bas carbone à grande échelle. Ce qui contribue à atténuer l’impact environnemental des activités humaines.

Cependant, il est important de noter qu’il existe également des controverses et des inquiétudes liées à cette technologie. Notamment en ce qui concerne la gestion des déchets nucléaires et la sûreté des installations.

À noter également que la France a été pionnière en matière de sobriété énergétique. En témoigne le slogan publicitaire en 1973 lors du premier choc pétrolier « La France n’a pas de pétrole, mais elle a des idées ! ».

En Allemagne : retour vers le charbon

C’est peu de dire que l’Allemagne a fait des choix énergétiques différents de la France. En effet, les décideurs allemands ont choisi de s’appuyer davantage sur le gaz (plus de 13% en 2022) et le charbon (plus de 30% en 2022), notamment le charbon lignite, pour répondre à ses besoins énergétiques.

Cette approche n’est pas sans susciter des critiques concernant la réduction des émissions de CO2 allemands. L’Allemagne est ainsi le premier producteur de CO2 en Europe, représentant 1,6% du total mondial (contre 0,9% pour la France).

De ce fait, l’utilisation continue du gaz et du charbon en Allemagne soulève des questions quant à la cohérence de sa politique énergétique et à son engagement réel envers la transition énergétique.

Il convient toutefois de noter que l’Allemagne a également investi dans les énergies renouvelables, notamment l’énergie éolienne.

Cela étant, les proportions entre énergies fossiles et énergies renouvelables dans le mix énergétique outre-Rhin sont au coude à coude (respectivement 45,5% contre 43,9%).

Transition énergétique : les normes environnementales sont-elles efficaces ?

Les normes environnementales visent à protéger l’environnement en imposant des exigences et des réglementations aux entreprises. Si elles sont indispensables pour faire bouger les lignes, ces normes représentent un défi pour les entreprises. Et particulièrement celles qui opèrent dans des secteurs à forte intensité énergétique.

En effet, les coûts liés aux normes environnementales peuvent rendre les entreprises moins compétitives sur le marché mondial. Un des nombreux inconvénients de l’Union Européenne soulevés par les détracteurs de cette dernière.

C’est particulièrement vrai quand les productions se retrouvent en concurrence avec des produits importés provenant de pays ayant des normes environnementales moins strictes.

À ce titre, le MACF (Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières) permet de préserver certaines activités, mais il ne s’applique pas à tous les produits et services vendus.

Il est donc important de trouver un équilibre entre la protection de l’environnement et la compétitivité économique, en encourageant l’innovation et en soutenant les entreprises dans leur transition vers des pratiques plus durables.

Cela passe par exemple par la mise en application progressive des normes environnementales, mais aussi par la mise en place de règlementations au niveau mondial plutôt qu’au niveau communautaire (et a fortiori au niveau national). L’un des avantages de l’Union Européenne pour ce faire est son poids face aux géants américains et chinois.

À cet égard, on ne peut que souhaiter que l’Union Européenne utilise ce poids à bon escient pour que les normes des autres pays suivent la même direction et la même progression que ses propres normes.